Saint-Valentin : les plus belles histoires d’amour

On trouve une multitude d’histoires d’amour dans la littérature, quel qu’en soit le genre. Il y a les romances qui scellent l’ouvrage, et celles distillées dans la narration. Il y a celles qui se terminent bien et celles qui déchirent et font pleurer : Les Hauts de Hurlevent et Le Patient anglais (livre comme film, par ailleurs) font partie de ces histoires d’amour dont on se souvient. En voici cinq autres.

Demande à la poussière, John Fante, 1939

Lire John Fante, c’est un peu comme être accoudé à un bar et écouter son voisin aviné raconter ses rêves et ses désespoirs. Dans Demande à la poussière, Arturo Bandini, écrivain sans le sou, s’éprend de Camilla, serveuse mexicaine. Les deux personnages oscillent entre l’affection et la haine, incapables d’aimer tant ils ont à cœur de protéger leur vaine dignité : Arturo, bien trop fier de son accent italien, et Camilla, rêvant de se marier à un américain pure souche. « Par exemple je pourrais te raconter une certaine nuit sur la plage passée avec une princesse toute dorée, et sa chair qui ne me disait rien, ses baisers comme des fleurs fanées, sans odeur au jardin de ma passion. » Une histoire d’amour et d’amour-propre qui a fait de Demande à la poussière mon roman favori.

Orgueil et Préjugés, Jane Austen, 1813

Il est indétrônable, et malgré la redondance, se doit de figurer dans toutes les listes traitant de romans d’amour. On ne présente même plus Orgueil et Préjugés. Ce chef d’œuvre de la grande Jane Austen suit les cinq sœurs Bennet dans leur recherche d’époux. Jane, l’aînée, s’éprend rapidement de M. Bingley. Son ami, M. Darcy, irrite tout le monde : froid et silencieux, il donne l’impression d’être orgueilleux et méprisant. Pourtant, il va rapidement tenter de gagner les sentiments de l’intrépide Elizabeth Bennet. À travers cette magnifique romance, Jane Austen dépeint les travers de l’Homme et prône l’indépendance de la femme avec justesse, humour et poésie.

37°2 le matin, Philippe Djian, 1985

J’aime Philippe Djian. Je le vénère, et ce malgré de grosses déceptions. La raison de cet amour aveugle, c’est 37°2 le matin. Premier Djian dans lequel je me plongeais grâce aux conseils de mon père, il est aussi ma première claque française et l’une des plus savoureuses. C’est l’histoire d’un écrivain un peu raté qui rencontre une jeune fille complètement cinglée. Les deux lurons vont entamer une relation fusionnelle et difficile : entre élans romantiques et crises de nerfs, 37°2 le matin raconte plus qu’une descente aux enfers : c’est aussi une histoire de quotidien, avec ses potes, ses soirées alcoolisées, ses hauts très hauts et ses bas… très bas. « Y a que dans l’Amour et la Haine qu’on peut vraiment mettre le paquet. »

Rebecca, Daphné du Maurier, 1938

Mais qui est donc Rebecca ? Cette femme, morte noyée dans un mystérieux accident, semble bien vivante à Manderley : son ombre rôde dans les couloirs du château. La nouvelle femme de Maxim de Winter doit faire face à une rivale bien trop imposante. Elle qui est si jeune et naïve apprend peu à peu à connaître l’ex-Madame de Winter, un personnage d’une force et d’une vivacité impressionnantes. Rebecca est le roman gothique par excellence, et mêle une romance déchirante à un thriller glaçant. On ne peut qu’être happé dès la première phrase : « J’ai rêvé l’autre nuit que je retournais à Manderley. » À lire pour tous ceux qui en parlent comme d’un bouquin à l’eau de rose !

La Ballade de l’impossible, Haruki Murakami, 1987

Je n’ai pas (encore) lu beaucoup de romans de Haruki Murakami, auteur prolifique s’il en est, mais le rythme hypnotisant de La Ballade de l’impossible s’est ancré dans ma mémoire. Kizuki, lycéen, se suicide, laissant derrière-lui sa petite amie Naoko. Un an après le drame, son meilleur ami retrouve Naoko. Il tombe malgré lui follement amoureux. La Ballade de l’impossible est un morceau de vie pudique et silencieux. Haruki Murakami aborde le deuil et les amours de jeunesse avec finesse, sur fond de Norwegian Wood des Beatles. « Dans la vie, il existe des gens qui aiment consulter les horaires et qui en lisent toute la journée. Il y en a d’autres qui construisent des bateaux d’un mètre de long avec des allumettes. Alors, ce n’est pas si exceptionnel qu’il existe au moins une personne qui essaie de te comprendre. »

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