Quatre thrillers pour des frissons garantis

Halloween approche, soit la période de l’année idéale pour se (re)plonger dans des polars, thrillers et autres histoires horrifiques. Qui a envie d’avoir les poils qui se hérissent en ouvrant son livre ? Voici quatre thrillers, usant du surnaturel ou pas, qui m’ont incitée à vérifier sous mon lit avant de m’endormir…

L’Outsider, Stephen King, 2019.

Toujours aussi prolifique, Stephen King ne m’enchante pas toujours avec ses publications (quand je parviens à suivre le rythme). Et si Doctor Sleep, par exemple, m’avait laissé perplexe, L’Outsider est une franche réussite. Le roman est construit comme un parfait polar : un meurtre, un suspect, un flic sûr de lui, une enquête. Terry Maitland a tout pour être coupable : ses empreintes et son ADN sont absolument partout et plusieurs témoins affirment l’avoir vu. Il a également tout pour être innocent : c’est un coach de baseball apprécié de tous et il a un alibi en béton. « Il n’y avait qu’une seule vérité inébranlable, aussi irréfutable que la loi de la pesanteur : un même homme ne pouvait pas se trouver à deux endroits à la fois. » Avec son surnaturel désinhibé, L’Outsider a d’agréables relents de Ça. On se laisse prendre par la mini-série HBO qui en a été tirée : bons acteurs, bonne ambiance poisseuse, des changements intéressants par rapport au livre, dont deux épisodes excellemment scénarisés par un autre maître des mots : Dennis Lehane (papa de Mystic River ou Shutter Island).

Le Chuchoteur, Donato Carrisi, 2009.

Le Chuchoteur est une claque diabolique et terrifiante, signée Donato Carrisi. Cinq petites filles disparues, cinq fosses creusées, cinq membres à l’intérieur… Et cinq assassins différents. Si les enquêteurs ont l’impression de se faire mener par le bout du nez, c’est également le cas du lecteur : impossible de se préparer aux révélations à venir, encore moins d’anticiper l’horreur qui, si elle commence pourtant brutalement, ne va que crescendo. L’histoire est tirée par les cheveux et on s’en fiche : la plume de Carrisi nous entraîne avec brio dans un torrent d’horreur et d’angoisse. « Quand je ressors avec les gens que j’ai sauvés, je m’aperçois que nous ne sommes pas seuls. Il y a toujours quelque chose qui nous suit, de ce trou noir, qui reste accroché à nos basques. Il est difficile de s’en débarrasser. » Le Chuchoteur est le premier opus d’une série de quatre romans suivant les enquêtes de Mila Vasquez, spécialisée dans les personnes disparues. Un personnage attachant et intéressant avec lequel on plonge volontiers dans l’obscurité.

Le Signal, Maxime Chattam, 2018.

J’ai découvert l’écrivain français Maxime Chattam avec Le Signal qui, si j’en crois mes camarades lecteurs, ne ressemble en rien à du Chattam. Et tant pis (ou tant mieux), car ce roman est une bonne surprise ! La plume est bonne, rythmée, et l’horreur surnaturelle ne s’essouffle jamais. Difficile de ne pas sursauter tant le danger est partout. Dans Le Signal, une petite famille modèle emménage dans une ville rurale. Mais les choses dérapent très vite : des meurtres à foison, des hurlements terrifiants captés à la radio, des créatures poursuivant les enfants… Maxime Chattam réussit un exercice de style qu’on peut applaudir comme déplorer : il copie à merveille l’univers de Stephen King. Impossible de n’évoquer qu’un simple hommage tant les références (dans le déroulement de l’histoire, les personnages, les noms de ville, le dénouement, bref, partout) sont nombreuses et appuyées. Mais le roman reste une œuvre qui, les soirs d’automne, m’a donné quelques grands frissons.

Beau Monstre, Peter Robinson, 2001.

Tout commence par un appel pour violences conjugales. Mais les découvertes macabres dans la cave de la maison changent la donne. Tout semble trop simple pour un livre de plus de cinq cent pages : le tueur est identifié, sa femme soumise protégée, les corps retrouvés… Impossible de lâcher Beau Monstre une fois entamé : le suspense insoutenable mène à des résolutions surprenantes dans une ambiance malsaine qui colle à la peau du lecteur. Peter Robinson, petit protégé de Joyce Carol Oates, est l’auteur d’une série de pas moins de vingt-deux romans suivant les enquêtes de l’inspecteur Ian Banks, entre 1987 (Le Voyeur du Yorkshire) et 2016 (Moissons sanglantes), sans compter deux romans non traduits en français. Il est donc important, si l’on veut en lire plusieurs, de les prendre dans l’ordre. Mais pour une bonne grosse frayeur, Beau Monstre se lit seul, d’une traite… La boule au ventre.

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