Deux femmes dans la nature

« Ce fut une nuit bruyante, de grand voyage, une nuit de train lancé à travers les continents, emportant la montagne dans le vacarme de sa soufflerie. »

La Langue des oiseaux, Claudie Hunzinger, 2014.

Je ne me lasse pas de découvrir des auteurs français, nouvelles références à ajouter à mes étagères remplies d’Américains, d’Anglais et d’autres Japonais. J’ai attrapé Claudie Hunzinger au vol. Intriguée par le titre du roman, je l’ai emprunté à la bibliothèque d’Annonay. La Langue des oiseaux, un nom parfait à mes yeux. Prometteur. Il a été mon premier Hunzinger… Et certainement pas mon dernier !

ZsaZsa corrige des articles et écrit des livres. Lassée par sa vie parisienne, fatiguée et sans inspiration, elle part au milieu des Vosges, dans un gîte : petite cabane d’une seule pièce qui tremble et gronde lorsque le vent fait rage. Là, au bord des montagnes, elle compte se ressourcer et apprendre la langue des oiseaux. Seule distraction, son ordinateur. En surfant, ZsaZsa fera la rencontre d’une mystérieuse Japonaise exilée en France, se séparant de ses vêtements sur eBay. Intriguée par les descriptions poétiques, parfois déchirantes des robes et autres vestes à vendre, la romancière démarre une drôle de correspondance.

« Fermer les yeux. Longtemps les serrer. Se sentir morte. Exclue à jamais de toute sensation. Les rouvrir : la sphère d’un bol blanc contenant le lac d’un thé roux. »

De La Langue des oiseaux se dégage une mélancolie fabuleuse, qui me fait penser aux plumes de Thomas Reverdy ou Fred Vargas. Dans des styles différents, ces auteurs s’approprient la langue française avec douceur et entraînent le lecteur dans une jolie rêverie. Claudie Hunzinger s’adresse également aux amoureux de la nature, prônant un retour aux choses simples, loin du vacarme des grandes villes qui nous compressent et nous malmènent. À travers cette histoire d’amitié pudique, elle dévoile la diversité des femmes, leur ambiguïté et leur émancipation. Un roman doux comme un chuchotement, à lire au coin du feu lorsque les vitres sont embuées et que la forêt frémit.

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